Un (Moustique) Tigre à Coarraze
De nombreuses espèces animales ont été introduites au fil des siècles par les voyages, les transports… Leur développement rapide et leur caractère invasif peuvent causer des dérèglements. C’est le cas du Moustique tigre, Aedes albopictus.
Les autorités sanitaires ont lancé à juste titre une alerte car le moustique tigre est vecteur de maladies graves comme la dengue ou le chikungunya.
Pas de panique ! Juste de la vigilance et de la prévention pour éviter sa prolifération autour de nous.
Le reconnaître
Le Moustique Tigre comme son nom l’indique est facilement identifiable par ses pattes et son abdomen rayé de noir et de blanc. Il présente une bande blanche, large et continue sur son thorax. De petite taille comparé à ses cousins indigènes, il est généralement plus petit qu’une pièce de 1 centime d’euros.
Un peu de biologie
Le cycle de développement du moustique s’organise en deux phases distinctes : une phase aquatique qui concernera le développement larvaire et une phase terrestre pour la reproduction.
La femelle du moustique tigre pond ses œufs sur une surface juste au-dessus du niveau de l’eau. Une toute petite quantité d’eau suffit pour devenir un lieu de ponte. Dès que les œufs sont immergés, le développement larvaire peut commencer.
La durée de ce cycle est réduite en cas de chaleur. En plein été, on l’estime à environ 10 jours.
Contrairement aux idées reçues, le moustique n’est pas attiré par la lumière, mais par l’air que l’on rejette, chargé en dioxyde de carbone, ainsi que par le lactate présent dans notre sueur. Il piquera principalement à deux périodes de la journée, tôt le matin, ou bien en début de soirée.
Le moustique tigre se déplace peu et occupe des lieux proches de l’homme. Ainsi le moustique qui vous pique est né chez vous ! La proximité avec l’homme permet aux femelles de se nourrir sans avoir besoin de dépenser trop d’énergie, car chez le moustique tigre comme chez tous les moustiques, c’est la femelle qui pique. Elle prélève ainsi dans notre sang les protéines dont elle a besoin pour porter ses œufs à maturité.
Quelles solutions adopter ?
Les insecticides sont à éviter dans la mesure du possible car le moustique devient résistant aux principes actifs. La succession rapide des générations (environ 7 par an) lui confère une capacité d’adaptabilité très importante.
Comment se protéger alors ? Une des solutions possibles pour se protéger des adultes est d’utiliser des ventilateurs. Le moustique n’aime pas trop devoir voler à contrecourant. L’utilisation de moustiquaires est également une solution à envisager, tout comme le port de vêtements clairs, car le moustique tigre est plus attiré par les couleurs foncées.
La meilleure solution reste d’agir directement à la source en éliminant les gîtes larvaires et en empêchant ainsi la production de nouveaux moustiques. Comment faire ? Tout simplement en veillant à ne pas laisser d’eau stagner (coupelle des plantes, couvercle des poubelles, jeux pour enfants…) et en couvrant les réservoirs d’eau.
Eviter les fausses solutions
Source : Quechoisir.org
Le moustique tigre est un excellent filon pour le commerce. Attention, on se fait souvent berner ! Passage en revue des remèdes qui ne fonctionnent pas et sont donc à éviter.
Les appareils à ultrasons
Entre appareils à brancher sur une prise électrique, porte-clés, bracelets, boîtiers, applis pour smartphones et autres gadgets, le marché des ultrasons antimoustiques est florissant. Dans le passé, Que Choisir a testé porte-clés, prises à brancher, applis Android et iPhone. Ces dispositifs sont inefficaces.
Les lampes à ultraviolets
Les lampes à UV antimoustiques tuent à peu près tous les insectes, sauf les moustiques, et encore moins les moustiques tigres, qui piquent avant la tombée de la nuit.
Les plantes vendues comme répulsives
Le géranium, la citronnelle, le thym, le basilic, la lavande et la verveine sont réputés faire fuir les moustiques. Certes, elles sont odorantes, mais même sur un rebord de fenêtre, elles n’arrêteront jamais une femelle en quête de sang.
Les huiles essentielles
Hormis celle d’eucalyptus citronné testée, bougies à la citronnelle, plaquettes et autres flacons d’huiles essentielles n’arrêtent pas les femelles moustiques, assoiffées de sang.
Les bracelets
Nos tests se suivent et se ressemblent : les bracelets n’impressionnent pas du tout les moustiques.
Les raquettes électriques
L’impulsion électrique du tamis de la raquette tue le moustique. Encore faut-il le stopper en plein vol, et ce avant de se faire piquer. Bien plus improbable que de renvoyer une balle de tennis !
Les pièges à moustiques
Notre test le confirme, les pièges ne sont pas efficaces à 100 % contre les moustiques. Seuls les modèles qui fonctionnent avec du CO2 et un cocktail odorant simulant l’odeur humaine présentent un intérêt : ils réduisent la population de moustiques, sans toutefois éviter les piqûres.
Les nichoirs à chauves-souris
La chauve-souris chasse la nuit, le moustique tigre pique le jour…
La chauve-souris peut dévorer jusqu’à 600 insectes volants par heure et elle chasse dès la tombée de la nuit. Or, le moustique tigre, lui, pique quand il fait encore jour. De plus, les moustiques n’aiment pas la lumière alors que la chauve-souris se poste à proximité pour chasser.
Les pièges à levure
Le fait maison est tendance, y compris dans la lutte antimoustique. Une recette de piège circule sur Internet. Elle se compose de sucre roux, d’eau et de levure de boulanger. Les moustiques sont censés être attirés par le CO2 que produit la fermentation du sucre. Sauf que la quantité de dioxyde de carbone ainsi créée est ridiculement faible. Les moustiques ne tombent pas dans le piège. Le sucre attire en revanche les guêpes et de nombreux autres insectes qui s’y font piéger.
Éteindre la lumière
Le moustique n’est pas attiré par la lumière mais par notre respiration, notre chaleur et notre odeur.
L’intervention des pouvoirs publics
L’Etat, l’ARS, et les collectivités sont associées pour conduire des actions conjointes.
Votre municipalité surveille les espaces publics : les foyers potentiels de larves de moustiques sont recherchés ; les agents municipaux sont sensibilisés à l’importance de supprimer les eaux stagnantes. A noter : aucun risque pour les eaux vives
Les pouvoirs publics ont un rôle important… mais sans l’implication de l’ensemble de la population, la lutte contre le moustique-tigre est vaine. Alors, on compte sur vous