Découvrir notre patrimoine

Coarraze possède un patrimoine important et diversifié. C’est ainsi que parmi ses richesses, on trouve 3 lavoirs, éléments emblématiques de la tradition villageoise en vigueur jusqu’aux « trente glorieuses ». Ces lavoirs sont de plan rectangulaire, et prennent la forme d’un abri ouvert sur l’extérieur. La charpente repose sur des poteaux en bois, le toit permettant d’abriter les lavandières des intempéries. Un bassin long et étroit est alimenté en eau de façon permanente par les différents canaux qui irriguent le village. Ces lavoirs dont l’utilisation a été abandonnée à la moitié du XX° siècle en raison de l’évolution des pratiques ménagères ont été rénovés par la commune, en souvenir d’une pratique aujourd’hui révolue

Lavoir du Bayaü

Lavoir de la place
Henri IV

La forêt

La forêt recouvre une superficie de plus de 200 hectares, recèle une richesse exceptionnelle tant pour ce qui est de la faune que pour ce qui concerne la flore.

La chênaie sur le site de la Fontaine du Salut est du premier intérêt, les arbres sont anciens, et leur présence structure bien le paysage. Le fait que la forêt soit traversée par les ruisseaux cités plus avant présente un intérêt écologique primordial, prisé par de nombreux promeneurs, groupes scolaires… Cette association forêt / eau a été mise en relief pour permettre d’organiser et canaliser les activités de loisirs et découverte de la nature avec le Plan Nature et Loisirs mis en oeuvre par la municipalité.

L'eau

La présence permanente de l'eau, avec le Gave de Pau, les canaux d'irrigation, ainsi que deux ruisseaux, le Lagoin et le Sargailh, constituent un pôle d’attraction de premier plan.

Le Sargailh a donné son nom au lac du Sargailhouse, où est organisée chaque année pour les enfants, la journée de la pêche ; c’est un lieu de découverte très prisé par les enfants et un cadre de détente pour les adultes, véritable richesse naturelle.

Le bayaü

Le « Bayaü » jouit d'une localisation privilégiée offrant une vue splendide sur le « Vieux Coarraze »

En aplomb des superbes bâtisses longeant la route départementale, de l’église, du château, du pont du gave, ce site offre une qualité paysagère de grand intérêt par la présence du canal et du cadre arboré et invite à la détente et aux activités de loisirs

De la fontaine du Salut au lac du Sargailhouse

Faisons tout d’abord un bref rappel historique sur l'origine du nom de cette Fontaine du Salut : cette appellation vient tout simplement du fait que lors d'une épidémie de typhoïde qui avait ravagé le village au XVIe siècle, seuls les habitants prenant l'eau à cette source en réchappèrent.

La Fontaine du Salut et le site de la Chênaie, offrent de nombreux avantages :
– aire de détente à vocation de halte touristique (aire de repos et jeux, jeux d’enfants, terrain de basket, terrain de pétanque, sentiers de découverte de la nature, itinéraires de randonnées pédestres, VTT…)
– ainsi qu’une qualité paysagère de grand intérêt par la présence du Lagoin, du fait du cadre arboré récemment aménagé, et de l’osmose omniprésente entre la forêt et l’eau (Fontaine du Salut, Lagoin, Sargailh, Lac du Sargailhouse).

L’amélioration de ce milieu naturel aux portes du bourg est devenue le point de départ de randonnées pédestres très prisées ; c’est en effet un cadre qui invite à la détente, aux activités de loisirs, à la découverte de la nature et aux pratiques sportives familiales. C’est bien entendu pédestrement que l’on profitera de la qualité de ce site en cheminant jusqu’au Lac du Sargailhouse, dont le nom vient du ruisseau, le Sargailh, qui se jette dans le Lagoin.

Le pont sur le Gave de Pau

En 1678, le pont en bois qui se situe à l'entrée de Coarraze en venant d'Igon, est emporté par une crue du gave.

Il semble qu’il y eut ensuite un gué pour le passage des troupeaux, et il faut attendre de nombreuses années pour qu’on le reconstruise. La nécessité de reconstruire est établie par les parlementaires béarnais réunis en conseil, dès1733. Une fois la décision prise un long processus s’engage. Le pouvoir royal donne son accord en 1741, accord indispensable pour cette construction. Cependant les frais à supporter sont importants, ce qui explique les réticences des habitants des villages concernés et les lenteurs de la procédure.

Il est donc envisagé la construction d’un pont de pierre avec la participation des communes avoisinantes. Le plan de l’ouvrage est dessiné par Louis François Pollart, « ingénieur du Roy, inspecteur des ponts et chaussées de la généralité d’Auch » : le projet prévoit un pont de 48 m de long et de 5,80 m de large, composé d’une seule arche de 10 m de diamètre qui repose sur deux culées. L’adjudication du 19/02/1742 désigne Bernard Tayau, tailleur de pierres à Saint-Pé, pour réaliser l’ouvrage, le devis initial de 12500 livres ayant été ramené à 11000 livres. Le 2e adjudicataire – Jean Lapeyre, charpentier de Coarraze – n’est pas retenu. Les travaux commencent début 1742, avec 11 puis 14 ouvriers venus de la carrière de pierre d’Asson. l’eau du Gave ayant été détournée par Igon. Le pont est terminé en avril 1746.

Le monument aux morts

Suite au traumatisme de la première guerre mondiale, Coarraze, comme de nombreuses communes, décide d'élever un monument aux morts commémorant le sacrifice de ses enfants.

Le monument aux morts de Coarraze suit la typologie habituelle de ce genre d’édifice. Il est élevé sur la place de l’église, de manière à être visible du plus grand nombre, et prend la forme d’un piédestal massif supportant un obélisque. Le traitement décoratif des différentes parties de l’édifice suit également une composition traditionnelle. Sur les 4 côtés du piédestal sont gravés les noms des enfants de Coarraze morts pour la patrie : les 56 Coarraziens qui ne sont pas rentrés de la Grande Guerre, auxquels s’ajoutent les victimes de la seconde guerre mondiale. Enfin sur chacune des faces de l’obélisque, la palme du martyre (image du courage et du sacrifice) est sculptée en bas-relief.

Le canal du Lagoin

Le canal du Lagoin est un ouvrage destiné à l'irrigation se situant dans le département des Pyrénées-Atlantiques, dans les cantons de Pau-Sud et de Nay-Est, dans la partie que l'on désigne sous le nom de « plaine de Nay », Batbielle ou Vath Viehla.

On utilise également la dénomination « plaine du Lagoin » pour la zone concernée par le canal du Lagoin. Au XIXe siècle, l’ouvrage eut un développement beaucoup plus ambitieux avec le creusement du « canal des coteaux » destiné à l’irrigation de la plaine du Pont-Long.

La prise d’eau s’effectue dans le gave de Pau entre Montaut et Coarraze. Le canal d’amenée longe le Gave et la voie ferrée, puis pénètre dans un tunnel de 200 m sous le château de Dufau pour rejoindre le « répartiteur » de Coarraze où s’opère une bifurcation donnant naissance à deux branches bien distinctes :
– Le « Lagoin réalimenté » : au niveau du répartiteur, une partie des eaux est dirigée vers le nord-est où elles servent à soutenir le débit du Lagoin – qui donne son nom à l’ouvrage.

– Le « canal de la plaine » (ou canal principal) : l’autre partie des eaux alimente un canal accolé sur une dizaine de kilomètres à la voie de chemin de fer Pau-Lourdes. À Meillon, le canal s’écarte de la voie ferrée pour rejoindre le Gave.
Le Lagoin réalimenté et le canal de la plaine ne constituent que l’armature du réseau d’irrigation sur lequel s’embranchent des rigoles secondaires et, depuis 1997, un réseau enterré et sous pression entre Coarraze, Baudreix et Beuste.
L’expression « canal du Lagoin » renvoie donc à la fois au canal d’amenée, aux deux branches du Lagoin réalimenté et du canal de la plaine et aux réseaux d’irrigations qu’il alimente.

Le canal du Lagoin est géré dans le cadre d’un syndicat de communes regroupant les treize communes qu’il permet d’arroser : Coarraze, Mirepeix, Baudreix, Boeil-Bezing, Bordes, Assat, Meillon, Aressy, sur la rive droite du Gave et Bénéjacq, Bordères, Lagos, Beuste et Angaïs, le long du Lagoin.

L'histoire du canal du Lagoin

La deuxième moitié du XIXe siècle vit naître une multitude de grands projets d’irrigation. Le canal du Lagoin fut un de ces grands travaux réalisés sous le Second Empire, une réalisation ambitieuse pour l’époque.

En 1848, quelques propriétaires des cinq communes arrosées par le Lagoin demandèrent l’ouverture d’un canal relié au Gave qui apporterait un supplément d’eau dans les périodes d’été et d’hiver.

Sous le Second Empire, les pouvoirs publics, Conseil général et Préfet, se montrèrent très favorables au projet. D’abord pour des raisons de salubrité : en période de sécheresse, le Lagoin cessait pratiquement de couler, formant de nombreuses mares, sources d’épizooties pour les animaux, et de « fièvres paludéennes » pour les hommes. Ensuite pour les besoins de l’agriculture et des moulins.

1859 : Après des années de tergiversations, et quelques pressions préfectorales, un décret impérial fonde la « Société d’irrigation de la Plaine du Lagoin » (SIPL), un syndicat intercommunal regroupant neuf puis treize communes et dont l’objectif est la construction et l’entretien de canaux d’irrigation dérivés du Gave de Pau.

1860 : début des travaux, réalisation du canal d’amenée. On creuse le tunnel qui passe sous le château de Dufau à Coarraze et qui conduit à la bifurcation des deux branches prévues à l’origine : celle de la Plaine et celle du Lagoin. On entreprend aussi la construction d’une branche annexe : la « rigole du pied des coteaux », sur la rive droite du Lagoin, d’une longueur de 6 km entre Bénéjacq et Beuste.

En 1865, lourdement endetté, le syndicat n’était définitivement plus capable de mener à terme l’entreprise pour laquelle il avait été constitué. Une compagnie anglaise la « General Irrigation and Water supply Company of France limited » demande alors la concession de l’entreprise pour une durée de soixante-quinze ans.
En mai 1866, la Compagnie a achevé les travaux dans la plaine du Lagoin, mais son objectif principal est d’étendre le réseau pour irriguer, au nord de Pau, la lande du Pont-Long dont elle a acquis un millier d’hectares.

1866-1869. La construction du « canal des Anglais » ou « canal du Pont-Long ».
Sans même attendre le décret de concession – seulement délivré en février 1867 – on creuse un nouveau canal, long de trente-sept kilomètres : c’est la « branche des coteaux », appelée aussi « canal des Anglais » ou « canal du Pont-Long ». Ce canal est ouvert à flanc des coteaux au nord du Lagoin, depuis Coarraze. Sa construction entraîne la disparition de la « rigole du pied des coteaux ». En pente très faible, il épouse les sinuosités du coteau, presqu’en ligne de niveau. On construit de nombreux aqueducs pour franchir les ruisseaux, et tous les chemins sont équipés de ponts pour traverser le canal. Le canal franchit l’interfluve au Hameau de Ousse, par un tunnel de 250 m. Toujours presque horizontal, il traverse la vallée de l’Ousse à Artigueloutan puis rejoint la partie amont de la plaine du Pont-Long entre Artigueloutan et Sendets.

Il se scinde alors en deux branches :
– la branche nord destinée à soutenir le débit de l’Oussère, de l’Aygue Longue et du Luy de Béarn.
– la branche sud, un simple aménagement d’un petit affluent de l’Ousse -le ruisseau d’Ouinda – longeant au sud la route de Pau à Tarbes, pour les besoins en eau de l’hôpital Saint-Luc, des villas de Trespoey et du ruisseau du Hédas qui draine une partie des égouts de la ville de Pau.

Le montant total des investissements pour la réalisation des diverses branches du canal du Lagoin fut d’environ 2 000 000 de francs (7 480 000 €, valeur en 2005). Le canal du Pont-Long fut mis en eau en octobre 1869. Et l’échec de l’entreprise fut immédiat : la pente trop faible du canal ne permettait pas d’assurer un débit suffisant, le sol trop perméable absorbait l’eau. La compagnie ne parvint pas à satisfaire ses clients. Elle revendit les terres du Pont-Long dès 1878.

1882 : la Compagnie est mise en faillite et le « Service hydraulique » du Conseil général assure désormais la gestion du canal.

1905 : après une procédure longue de vingt ans, la déchéance de la Compagnie est enfin prononcée. La SIPL reprend alors en main la gestion du canal.

1914 : la branche des coteaux est définitivement désaffectée. La SIPL n’eut plus à gérer que le périmètre originellement prévu : la « Plaine du Lagoin ».

1997 : réalisation d’un réseau sous pression enterré entre Coarraze, Baudreix et Beuste.

L'église

L’église gothique paroissiale « Saint-Vincent-Diacre » En 1520 les jurats de Coarraze passent une convention avec Jean de Sobernatz, maçon à Nay, pour la construction d'une chapelle qui va devenir l'église de Coarraze.

Consacrée à Saint Vincent, diacre de l’évêque de Saragosse (III° et IV° siècles), la construction s’est échelonnée semble-t-il de 1520 à 1534. De cette première église subsistent :
– la chapelle nord aux clefs de voûte sculptées figurant Sainte Catherine, ainsi qu’un personnage semblant représenter Saint Jacques ; cette chapelle, de style gothique flamboyant, constituait le choeur de cette première église.
– le clocher-porche qui a gardé sa croisée d’ogives sur bustes formant culs-de-lampe, lesquels semblent représenter les 4 âges de la vie. L’église Saint Vincent a subi un incendie par les troupes protestantes, en 1569, et bien que très endommagée, il semblerait qu’elle ait pu servir de temple protestant entre 1574 et 1576. C’est au début du XVIIe siècle qu’un curé est nommé à Coarraze (Guillaume Sant) et que commence la reconstruction de l’église.

L’actuelle chapelle nord, la chapelle Sainte Catherine (ancien choeur avec un autel dédié à Notre Dame du Carmel), est un vestige de cette époque, car depuis elle a subi de nombreuses transformations :

1684 : réparation du toit, le curé étant alors Jean de Valican-Dupin.

1703 : construction de la tribune

1749 : exhaussement du clocher : Le clocher-porche du XVI° siècle qui flanque la nef vers son milieu, est surélevé de 50 pans (11 m) par une construction légèrement en retrait coiffée d’un toit d’ardoises dont la charpente à coyaux rappelle les vieilles maisons béarnaises. Au faîte s’élève un petit clocheton. Un retable est également sculpté pour le maître-autel et pour chacun des autels des bas-côtés.
En 1793 l’église est désaffectée suite à la révolution, pour être restaurée en 1866.

1866- 1869 : restauration par l’architecte Emile Loupot : construction du massif est (nef allongée de 9 mètres à l’est) réfection de toutes les baies et d’une partie du décor intérieur (piliers de la nef et de la tribune, voûtes de la nef, des bas-côtés et de l’abside). L’église est ornée de vitraux. Les 3 verrières à personnages de l’abside sont d’Emile Thibaut, maître-verrier de Clermont-Ferrand, les 2 verrières historiées de la chapelle nord, de Gustave-Pierre Dagrand, maître-verrier de Bordeaux.

1973 : restauration de la toiture, restauration intérieure (dallages, voûte…)

2001 : réfection des vitraux dont le vitrail principal (façade ouest), véritable chef d’oeuvre réalisé par le maître-verrier Henri Chaudron domicilié à Garos (PA), et représentant Saint Michel Garicoïts (la paroisse Saint Michel Garicoïts du Lagoin regroupe depuis 1897 les 5 anciennes paroisses de Lagos, Bordères, Bénéjacq, Coarraze et Igon).

L’église se pare d’un imposant clocher-porche formé d’une puissante tour carrée de style mi roman, mi gothique, et d’un beau portail en accolade.

À l’intérieur, la chapelle -Sainte-Catherine- avec voûte à liernes et tiercerons, la nef de 6 travées, les 2 collatéraux divisés en chapelle, ainsi que les clefs de voûte à personnages lui donnent un cachet particulièrement intéressant. La chapelle, la voute, le portail de la façade ouest, ainsi que le clocher et le porche constituent des éléments protégés classés dans les Monuments Historiques. Le portail de la façade ouest – qui est vestige de la première édification de l’église – est typique du gothique flamboyant des XV° et XVI° siècles. Il se compose d’un arc en anse de panier, à voussures, surmonté d’un gâble pointu formant une accolade. Le portail est entouré de pinacles sculptés de fleurons, des motifs floraux emblématiques de la période. Enfin le tympan est orné de 2 anges portant un phylactère. La phylactère se présente dans l’art chrétien médiéval comme une banderole comportant les paroles prononcées par le personnage figuré en regard ; il entoure une niche vide qui devait sans doute abriter une statuette représentant le saint associé au phylactère : on peut logiquement penser à Saint Vincent.